Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, sen despartant le sergent qui commandoit icy,
2les consulz ont retiré ou pourveu à la garde des clefz de la ville
3sans m’en avoir rien communicqué ne d’aultre chose portée par celles quil
4vous a pleu m’escripre et à eulx quoy quil leur feut mandé par icelles,
5ainssins que pourrez entendre plus amplement par ce porteur et juger
6par là trop mieulx combien il seroit aysé par tel moyen d’eluder
7justice, qu’est la seulle occasion que m’en faict parler ; sur sondit
8partement, ledit sergent m’a dict suyvant ce dont n’a guières vous ay
9donné advis quil y avoit de nuict plusieurs coureurs de pavé parmy
10ceste ville, et partant je continuerey monseigneur sil vous plaict vous
11demander comme cy devant de la part de ladite ville, quil vous plaise
12permettre et entant que de besoing, ordonner estre prins par tour ou à
13rang des manans et habitans d’icelle jusques à demy douzeyne ou aultre
14nombre que besoing sera et bon vous semblera pour aller la nuict avec
15leurs espées tant seullement parmy ladite ville, et le jour demeurer
16parties aux portes ouvertes dicelle, suyvant ce que cy devant vous a
17pleu le treuver bon par la votre dernière aux conditions de me porter lesdites
18espées hors de là ne aultrement, afin respectivement de saysir
19ceulx qui porteront armes deffandues ou commettront quelques
20aultres excès pour les remettre à justice, et du moins les
21remarcher et recognoistre pour en tesmoigner par devers elle ;
22et davantage le jour ausdites portes avoyr loeil ouvert
23et servir à lobservance des ordonnances de police, lexecution
24desquelles se faict et reigle le plus souvant es antrées
25des villes, tant pour le regard des personnes que des fruictz
26et denrées ou aultres choses samblables ; et si besoing
27[v] qui s’offriront de justice, comme il est bien requis et soubz
29votre correction, monseigneur, qu’en faictes un mot ausdits consulz
30à ceste fin et pour les randre plus vollontiers assistans et
31aidans à leurs magestratz et au public ; et à ceste occasion,
32entre mettre quelque peu de leur particulier ; ce pendant, en
33vous baisant bien humblement la main, je prie Dieu vous
34voulloir donner
35monseigneur en parfaicte santé très heureuse et longue
36vie. De Gap, ce premier de septembre 1571.
37Vostre très humble et plus obeyssant
38Serviteur
39b. Olier
40Monseigneur, si je ne craignois vous facher et vous faire prandre oppinion
41que je dis cecy plus tost pour craincte que à aultre fin, je vous
42dirois vollontiers que nous aurions bien besoing encor pour quelque
43temps d’avoir icy une trouppe des Corses ou aultres qui demeurent en
44pays par ce que vous en rapportera cedit porteur
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